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  • Le travail en immersion est-il toujours un bon choix?

     

    Quand il est question de modification comportementale, plusieurs techniques s'offrent à nous. Et la plus fréquente utilisée est l'immersion. A tord ou à raison?

    Vous avez peur des araignées et je vous en met une sur le bras! Vous venez de comprendre que cette façon de procéder peut avoir des répercussions inattendues. Mais qu'en est-il vraiment?

    Immerger signifie selon le dictionnaire Larousse: plonger entièrement dans quelque chose. En psychologie, il s'agit d'une technique qui vise le changement d'une émotion négative à positive en présentant le stimulus dérangeant à une intensité maximale.

    L'immersion peut être utilisée avec succès lorsqu'il est temps de socialiser un chiot et faire apprendre le langage canin. On le met en contact direct et intense avec des chiots de son âge et de diverses races dans des conditions positives et agréables. Nous mêmes humains, le faisons avec des enfants à qui on veut apprendre une seconde langue. Dans un environnement stimulant, l'immersion est un puissant outil d'apprentissage d'un nouveau comportement ou d'une nouvelle faculté.

    Mais l'immersion dans le cas de modification d'un comportement inapproprié relié à des émotions négatives comme la peur est-elle vraiment efficace? Oui mais seulement dans un cas de peur modérée, car sinon, elle pourrait augmenter cette peur, créer une panique et la transformer en phobie. L'habituation ne pourra se produire si la peur est mineure.

    Voici quelques exemples, quelques cas sur lesquels j'ai été impliquée:

    1) une femelle beagle, sortie d'un laboratoire d'expérimentation, a une peur panique des étrangers à blouse blanche. Elle tremble, se cache, bave, urine et peut aussi déféquer;

    2) une femelle cane corso a peur des étrangers qui pénètrent surtout sur son territoire. Elle jappe et grogne. Fait des sauts à leurs mouvements. Elle a une pilo-érection dans cette situation. Elle peut aussi reculer et avancer vers la personne.

    3) Un mâle golden retriever a été victime d'un accident de la route alors qu'il était passager de la voiture. Il refuse de monter dans une voiture, il tremble, tire sur la laisse et hurle.

    Nous sommes en présence de fuite comme réflexe de défense à ces situations.

    Imaginez alors que dans les trois cas, nous ayons mis le chien en immersion pour changer son comportement. Ici, les trois histoires nous indiquent que les chiens ressentent une très grande peur à la vue des stimuli. Voici les trois scénarios où l'intervenant décide de travailler en immersion:

    1) le beagle est placé dans une pièce avec plusieurs personnes qui portent des blouses blanches et avec qui il interagit sans se soucier de ses états d'âme;

    2) le cane corso est mit en présence d'étrangers qui pénètrent sur son territoire et doit les affronter;

    3) le golden retriever est à bord d'une voiture qui roule à grande vitesse. Il est seul sur le banc arrière.

    Que va-t-il se passer? En immersion, il n'y a que le temps qui peut nous dire si à la longue, la technique aura fonctionné. Car en immersion, plus l'intensité du stimulus est grande, plus il faudra du temps pour que la technique fonctionne. Pour le beagle, le cane corso et le golden retriever, il faudra attendre que le sentiment de panique cesse jusqu'à épuisement physique et psychologique et espérer qu'aucune agressivité n'apparaisse comme réflexe de défense alternatif à la fuite qu'ils ont jusqu'ici démontré. Car si le chien ne sent pas qu'il est de plus en plus à l'aise et que son émotion de peur évolue vers la panique, il pourrait choisir une autre stratégie de résolution de son problème.

    L'immersion signifie également que l'individu qui démontre de la peur dans une situation, devra se débrouiller seul dans la gestion de son émotion.

    Alors est-ce judicieux de procéder ainsi? Si l'utilisation de l'immersion peut aggraver le cas, alors pourquoi s'en servir et risquer le pire?

    L'évaluation de l'émotion canine est alors primordiale avant de penser à faire une immersion. Et je le répète, la peur doit être mineure pour faire le choix de l'immersion.

    Imposer et forcer sont très rarement des solutions appropriées à la modification comportementale quand la peur est présente. Il serait préférable et de loin, d'utiliser la désensibilisation progressive et le contre conditionnement, avec ou sans aide technique (produits naturels, médication, gilet anti-stress etc.).

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  • 8 causes d’empoisonnement chez le chien

    A l’état sauvage, les animaux, de part leur instinct, leur évolution et une conception de la nature merveilleuse, ont appris à s’écarter des poisons potentiels comme certaines plantes ou animaux venimeux. Mais le chien, domestiqué par l’homme depuis plus de 30 000 ans, est confronté à d’autres sources d’empoisonnement, parfois naturelles mais souvent crées par l’homme. Voici 8 causes d’empoisonnement chez le chien parmi les plus fréquentes d’après les cabinets vétérinaires et centres antipoison. A la moindre suspiciond’empoisonnement du chien, vous devez absolument consulter un vétérinaire ou au moins l’appeler.

    1. Les médicaments

    L’auto-médication peut présenter des risques pour l’humain alors imaginez les dégâts que peuvent faire nos médicaments sur un chien quand ils sont administrés sans avis vétérinaire. D’autre part, beaucoup d’intoxications graves surviennent alors que le chien, curieux, se saisit d’une boîte de médicaments laissée sur une table en notre absence. Voici 3 exemples de médicaments dangereux, pouvant être mortels pour les chiens :

    Le paracétamol, que l’on connait sous les marques Doliprane® ou encore Efferalgan®, est fortement déconseillé pour les chiens et encore plus pour les chats. Seul le vétérinaire, en cas de nécessité, prescrira le bon dosage. Pourquoi ? A notre différence, l’enzyme présente dans le foie et permettant de transformer et éliminer le paracétamol n’est que peu présente chez les chiens et absente chez le chat. Ainsi, le paracétamol s’accumule dans le foie, l’intoxiquant tout comme les globules rouges. Les symptômes sont notamment : vomissements, diarrhées, abattement, douleurs abdominales.

    L’aspirine et l’ibuprofène peuvent présenter une intoxication similaire, à défaut d’un dosage correct et d’une utilité certaine. Encore une fois, ne donnez jamais d’aspirine et d’ibuprofène sans l’avis et la prescription de votre vétérinaire. Les symptômes en cas d’intoxication sont les mêmes troubles digestifs que ceux dus au paracétamol avec notamment en plus des hémorragie digestives et dans le reste du corps. Plus d’infos ici

    En prévention, il est indispensable de ranger les médicaments dans une trousse à pharmacie fermée à clé et veiller notamment, lors de la prise de certains médicaments sécables (anxiolytiques, antidépresseurs par exemple) à ramasser la partie du cachet qui viendrait à tomber malencontreusement.

    2. La nourriture

    L’empoisonnement par de la nourriture toxique pour les chiens est une cause majeure de consultation d’urgence chez le vétérinaire dans le cadre d’intoxications sévères, et particulièrement lors des fêtes de fin d’année. En effet, bon nombre d’aliments sains pour notre santé sont toxiques pour les chiens et parfois même en petite quantité. Même si partager avec son chien ses mets favoris part d’un bon sentiment, ignorer la dangerosité de certains aliments à son égard peut lui être fatal.

    Nous en parlions dans notre article 12 aliments qui peuvent tuer votre chien et que vous consommez régulièrement, voici entres autres certains de ces aliments dont vous pourrez retrouver en détail la toxicité et les symptômes inhérents en lisant l’article : le chocolat, les raisins secs et le raisin, les os (de volaille ou de lapin, les os cuits), les oignons, l’avocat, le lactose (à l’âge adulte particulièrement), le sel, la caféine, l’alcool ou encore les noix de Macadamia.

    3. La mort aux rats

    La majeure partie des raticides ou « mort aux rats » est fabriquée à base d’anticoagulants (brodifacoum et difenacoum pour les plus toxiques) qui agissent sur la vitamine K, en diminuant la quantité dans l’organisme et ainsi, empêchant le sang de coaguler lors d’un saignement. Mais l’action de cette substance, facilement absorbable par le chien car présentée sous forme de graines colorées, peut entraîner entre autres des hémorragies digestives graves et des hémorragies internes massives, et être fatale selon les doses ingérées. C’est un des poisons les plus dangereux pour le chien.

    Les premiers symptômes d’un empoisonnement du chien aux raticides apparaissent hélas tardivement, entre 1 à 4 jours et parfois jusqu’à 8 jours ! Ils se manifestent généralement par une léthargie, un manque d’appétit et d’entrain, des difficultés à se mouvoir (boiterie par exemple). On observe parfois la présence de sang dans la bouche, l’urine ou les selles. Au moindre doute, il faut absolument consulter un vétérinaire qui pourra administrer un antidote à temps à base de vitamine K1. Un traitement à base de comprimés peut être administré sur plusieurs mois.

    Les raticides sont pour la plupart utilisés en milieu rural, attention donc lors des ballades en campagne ! La mort aux rats est hélas également utilisée dans des boulettes de viande empoisonnées par des personnes malveillantes, souvent des voisins aigris ne supportant pas la présence de chiens. Les ordres « touche pas » et « lâche », si le chien s’en approche ou s’en saisit, ont ici toute leur importance.

    4. Les pesticides

    Le terme pesticide regroupe les insecticides, les herbicides, les fongicides et les parasiticides. Parmi ces substances chimiques utilisées pour lutter contre des « nuisibles », certaines sont responsables de plusieurs cas d’empoisonnement chez le chien chaque année. Il est important de tenir hors de portée des chiens les contenants ! Nous relèverons notamment :

    Les antilimaces, à base de métaldéhyde, attirants par leur goût sucré pour les chiens, pouvant entraîner les symptômes suivants deux heures après ingestion : salivation excessive, difficultés respiratoires parfois fatales, crises convulsives presque continues.

    Les antimousses à base de sulfate de fer, qui provoquent en moins d’une heure des vomissements et des douleurs abdominales et dans le pire des cas, selon les quantités ingérées, des tremblements et un coma en raison d’une défaillance du foie et du cœur. Il convient, lors de l’épandage, de veiller à ce que le chien ne lèche pas le produit sur la surface traitée !

    Nous pouvons ajouter les antifourmis, les antimites, les insecticides (anti-tiques et antipuces pour protéger le chien) et notamment ceux utilisés en pipette très dangereux en cas d’absorption orale ou de surdosage ou encore certains engrais et désherbants (en particulier à base de glyphosate).

    5. L’antigel

    Peu de personnes sont hélas au fait de l’extrême toxicité de l’antigel pour les chiens et les chats, qui en sont victimes chaque année à l’approche de l’hiver. L’antigel est utilisé dans différents produits comme le lave-vitres ou le liquide de refroidissement pour les voitures mais également pour des circuits de chauffage et des canalisations. L’une des molécules de l’antigel responsable de l’empoisonnement du chien est l’éthylène glycol, un alcool au goût sucré appétant pour les chiens qui peuvent l’absorber facilement.

    Une dose de 5 ml par kilo de poids corporel du chien peut être fatal ! En somme, un chien de 10 Kg qui absorbe 50 ml d’antigel peut en mourir. Les symptômes sont notamment les vomissements, la perte d’équilibre, le manque de coordination, des problèmes cardiaques et respiratoires. Il est donc primordial de tenir l’antigel hors de portée des animaux et faire attention notamment quand vous remplissez le réservoir du liquide lave-vitres de votre véhicule, de bien nettoyer le liquide éventuellement tombé au sol. Plus d’infos ici sur l’intoxication à l’antigel.

    6. Les plantes

    Malheureusement, certaines plantes peuvent être un poison redoutable pour le chien s’il venait à les ingurgiter (et d’ailleurs même pour les jeunes enfants !). Selon le poids du chien et la quantité avalée, l’issue peut être fatale.

    Voici une liste non exhaustive de plantes toxiques pour les chiens que vous pouvez retrouver en détail dans notre article 8 plantes toxiques pour les chiens ; des plantes qui sont très présentes dans nos habitations et nos jardins : Dieffenbachia, Philodendron, Liliacées, Laurier rose, Gui, Ficus, Oreille d’éléphant, Arbre de Jade.

    Les symptômes communs observés suite à une intoxication par des plantes sont : une irritation buccale et des brûlures, une salivation excessive, des vomissements, des difficultés respiratoires ou encore cardiaques.

    7. Les produits ménagers

    En effet, et c’est logique, la plupart des produits ménagers peuvent empoisonner un chien en un rien de temps. De façon générale, comme tous les produits dangereux que vous ne laisseriez pas à portée des enfants, faites de même pour les animaux de la famille. Attention donc aux détergents : eau de javel, liquide vaisselle, pastilles pour lave-vaisselle, lessive, lingettes nettoyantes, nettoyant pour sols etc ; mais aussi aux détartrants.

    Les symptômes les plus courants en cas d’empoisonnement du chien par ces produits ménagers toxiques sont notamment les vomissements, la salivation et des difficultés respiratoires. Plus d’infos ici sur la toxicité des détergents.

    8. La nicotine

    La nicotine est un poison très puissant longtemps utilisé comme insecticide et depuis interdit en France et dans beaucoup de pays pour cet usage. Les cas d’absorption par les chiens de nicotine contenue dans le tabac peuvent être multiples : un chien qui joue avec un paquet de cigarette et avale une partie de son contenu ou encore celui d’un paquet de tabac à rouler.

    Mais attention également aux recharges de cigarettes électroniques qui peuvent être facilement percées par les crocs d’un chiot ou d’un chien curieux. Après ingestion de nicotine, les signes d’intoxication se manifestent dans l’heure : salivation excessive, vomissements et diarrhées. En cas d’intoxication aiguë, des convulsions, des problèmes respiratoires et cardiaques peuvent survenir. Attention également aux substituts nicotiniques comme les patchs et les gommes à mâcher. Ne laissez jamais traîner des produits à la nicotine à portée des chiens !

    Pour conclure

    Comme nous venons de le voir, toutes ces sources d’empoisonnement potentielles du chien sont évitables (sauf actes délibérés évidemment) à condition d’en connaître l’existence et d’être vigilant. Votre capacité à déceler ces symptômes et un comportement anormal chez votre chien suite à une intoxication, aura un rôle décisif dans la prise en charge rapide par l’équipe vétérinaire. En outre, une mutuelle santé permettra de limiter le coût des soins souvent onéreux dans le traitement de ces urgences vitales (cliquez icipour les comparer gratuitement sur notre site).

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  • Entre le chien et l’homme, l’amour naît d’un regard !

    Le lien qui nous unit à nos animaux ne serait-il qu’une question d’hormones ? C’est ce que démontrerait une étude japonaise. Le décryptage de 30millionsdamis.fr.

    Pous tous qui faisons partie de la grande famille de « 30 Millions d’Amis » le savons bien : il suffit d’un échange de regard entre un chien et son maître pour ressentir ce lien si fort qui nous unit l’un à l’autre. C’est en partant de ce constat que des chercheurs japonais, dont les travaux ont été publiés dans la très sérieuse revue américaine Science en 2015, sont parvenus à démontrer que lorsque les humains et les chiens se regardent les yeux dans les yeux, le niveau d’ocytocine augmente significativement pour chacun. Cette hormone typique de l’amour apparaît par exemple lorsqu’une mère regarde son enfant. L’attachement si intense que tous les maitres ressentent pour leurs chiens s’en trouve donc scientifiquement prouvé, si besoin était !

    UNE EXPÉRIENCE QUI A DU CHIEN !

    Pour les besoins de leur expérience, les spécialistes ont placé 30 chiens (15 femelles et 15 mâles) dans une pièce avec leurs maîtres (24 femmes et 6 hommes) puis ils ont observé tous les contacts entre eux pendant 30 minutes. Ensuite, ils ont mesuré le niveau d’ocytocine présente dans l’urine des animaux et des humains. Résultat ? Nette augmentation de cette hormone chez les deux espèces.

    Ils ont ensuite confirmé l'influence de l'ocytocine sur le comportement des chiens en leur appliquant directement cette hormone dans les narines puis en les plaçant dans une pièce avec leurs maîtres et des inconnus. Il en ressort que ces chiens -particulièrement les femelles- ont regardé bien plus longuement que précédemment leurs maîtres.

    Une étude similaire a été également menée sur des loups, dont certains avaient été élevés par des hommes et ils n’ont constaté aucune réaction hormonale de ce type.

    LE CHIEN, MEILLEUR AMI DE L’HOMME

    Pour les chercheurs, cela prouve clairement que ce processus hormonal cérébral est à l’origine de la domestication du chien ; c’est en utilisant le regard que le chien serait devenu « le meilleur ami de l’homme ». Selon eux, cette étude pourrait également élucider les raisons pour lesquelles la zoothérapie est si efficace auprès des personnes autistes ou souffrant de stress post-traumatique.

    Enfin, les scientifiques estiment que si votre chien vous regarde, ce n’est pas uniquement pour réclamer une friandise mais tout simplement… parce qu’il vous aime ! Et, ça, la rédaction de 30millionsdamis.fr n’avait pas besoin d’une étude scientifique pour en être persuadée !

    lien vers l'article orginal : http://www.30millionsdamis.fr/actualites/article/8804-entre-le-chien-et-lhomme-lamour-nait-dun-regard/

  • Renforcement et extinction

    Ce qu’on appelle « l’extinction » d’un comportement c’est sa cessation (en clair : le fait qu’un comportement disparaisse, cesse, s’arrête définitivement); la psychologie du comportement nous apprend qu’un renforcement intermittent (qui n’arrive pas à chaque fois que le comportement se produit) rend cette extinction infiniment plus improbable.

    Voyons ça de plus près…  ;-)

    Dans leurs expériences avec les rats, les scientifiques décident d’un schéma de renforcement : une récompense arrive tous les 15 (ou 20 ou 50) bons comportements ou toutes les deux minutes ou parfois toutes les deux réponses réussies, puis toutes les sept ou toute les dix fois. Ou encore, quand le chercheur est présent dans la pièce uniquement et rien quand il est absent… dans tous les cas de figure, la récompense n’arrive pas à chaque essai mené à bien. N’importe quel schéma qui ne renforce pas toutes les réponses correctes est défini comme « intermittent ».

    Exemple de la vie courante : quand un enfant réclame un bonbon avant le repas et qu’on le lui refuse dix fois et que — parce qu’on est fatigué et qu’on n’a pas envie d’assumer la partie explications déjà données cent fois — on le lui accorde la onzième… on a mis en place un schéma de renforcement intermittent : on peut être certain que l’enfant redemandera encore cent fois, en espérant voir réapparaître l’exception ;-)

    Revenons au chien… :-D

    Le contraire d’un renforcement intermittent est un renforcement continu…  en clair (bis),à chaque fois que votre chien produit un comportement, revient vers vous par exemple, il reçoit une friandise – toujours et invariablement (c’est le schéma de renforcement le plus efficace en apprentissage). Il est évident qu’un chien qui voit apparaître sa friandise à chaque rappel, s’apercevra très vite de la différence si celle-ci n’arrive plus du tout… et le comportement s’éteindra relativement vite. Tout ou rien, c’est facile à différencier.

    A contrario, quel que soit le schéma « intermittent »,  celui-ci complique la tâche pour l’animal : il ne peut pas, ou difficilement, déterminer si et quand une récompense va arriver… il va donc continuer d’essayer en espérant voir arriver le renforcement(l’espoir fait vivre ou le principe de la machine à sous… on joue, on joue car une fois on a gagné).

    Avec tout schéma de renforcement intermittent…. l’extinction aura beaucoup de peine à se faire la période sans renforcement peut durer longtemps : l’animal s’habitue à des périodes (parfois longues) sans renforcement…

    A nous, d’utiliser ce schéma de renforcement intermittent (post période d’apprentissage) pour renforcer certains comportements que l’on souhaite voir échapper à l’extinction(comme le rappel notamment)en récompensant de temps en temps ce comportement,  pendant toute la vie du chien.

    A nous d’en prendre également conscience quand nous souhaitons voir arriver l’extinction d’un comportement quel qu’il soit (quémander à table, par exemple) : tout relâchement à votre ligne de conduite, aussi rare soit-ilvous catapulte dans un schéma de renforcement intermittent et donc contribue à faire perdurer le comportementà le rendre hyper résistant à l’extinction.

    • En résumé : en période apprentissage — récompensez chaque réponse correcte.
    • Pour voir perdurer un comportement — renforcez de manière intermittente.
    • Pour voir disparaître un comportement — ne le renforcez plus jamais (ou gérez l’environnement afin de rendre ce renforcement impossible).

    Et ne vous étonnez plus de voir ce qui marche « de temps en temps » s’installer solidement ou de voir ce qui n’est plus jamais récompensé, s’éteindre :-D

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  • L’éducation en douceur, c’est quoi?

    Alors que dans les années 70’ on dressait les chiens de façon traditionnelle, c’est-à-dire avec des méthodes inspirées du dressage militaire des chiens de guerre, la fin des années 80’ marqua un tournant important dans l’approche globale du dressage.

    Au lieu d’obliger le chien à obéir en le forçant à prendre la position désirée avec l’aide des mouvements de la laisse créant une tension sur le collier (coup de collier), ou de dominer le chien physiquement parlant, certains commencèrent à utiliser des méthodes dites douces, modernes ou naturelles.

    La méthode SIRIUS®

    Le vétérinaire béhavioriste Dr Ian Dunbar élabora cette approche dans laquelle l’éducation du chiot se faisait progressivement avec l’aide de nourriture comme récompense. La nourriture servait de leurre pour faire asseoir ou coucher un chiot, en plus de servir de motivation. Afin de favoriser un apprentissage rapide, l’utilisation du « shut » lorsqu’il faisait une erreur ou devait cesser un comportement était aussi utilisé. Cette technique d’approche béhavioriste associant récompense et punition dans un timing précis était la première méthode positive enseignée au public général, ici au Québec.

    La méthode du clicker

    Encore une fois au Québec, le début des années 90’ vit apparaître l’entraînement au clicker par Jean Donaldson, qui avait son école d’obéissance à St-Lazare, Québec. Ce petit boitier ayant la propriété d’émettre un son constant et précis, favorisait l’apprentissage en marquant clairement un élément précis du comportement. Le chien faisait l’association du bruit et de l’action assez rapidement pour que l’apprentissage soit rapide et durable. On pouvait plus facilement façonner (shaping) les séquences d’un comportement précis. Le son du clicker était aussi associé à un autre son pour signifier au chien qu’il se trompait et qu’il était sur la mauvaise voie. Ce son était le plus souvent émis par l’utilisateur avec sa voix.

    La méthode naturelle

    À cette même époque, en France cette fois, Joseph Ortéga développait l’École du Chiot© et la méthode dite naturelle. Inspirée d’observations des comportements du loup, du moins selon M Ortega, la méthode naturelle préconisait, un peu à la façon Sirius®, l’utilisation de la friandise pour leurrer le chiot et lui apprendre des comportements précis. Le but étant de construire un lien amical entre le chiot et son propriétaire, la punition proprement dite était exclue.

    La punition a-t-elle sa place en méthode dite douce, moderne ou naturelle?

    Que doit-on penser de la punition? Je parle du « shut » de Dunbar ou du « son négatif » émis par l’utilisateur du clicker? Pourquoi certains professionnels interdisent-ils aux propriétaires d’intervenir pour signifier au chien que son comportement est inacceptable? Doit-on donner un « permis de tout faire » au chien simplement parce qu’on utilise une approche ou une méthode dite positive? Ce manque d’intervention « négative » par le propriétaire lorsque son chien déconne, est-ce une simple preuve de l’incompréhension réelle de la psychologie du chien? Est-ce la pointe de l’iceberg du syndrome du chien-roi?

    Pour répondre à ces questions, revenons aux bases mêmes de ce qu’est un chien.

    Les études ont démontrés que l’éthogramme du loup était différent de celui du chien de compagnie et que les comportements « loups » n’étaient donc pas aussi « chiens » qu’on le croyait. Si elle s’inspire de l’observation du loup, la méthode naturelle est-elle LA meilleure approche? L’éducation des louveteaux est-elle similaire à celle des chiots? L’éducation du chien et du loup est à la fois similaire et totalement opposée.

    Alors que dans la nature la meute est constituée d’un couple et de leurs rejetons, qu’une seule portée par an naît et que l’éducation de la nichée peut s’étendre sur plusieurs mois, pour le chien c’est différent.

    L’éducation du louveteau est reliée au changement hormonal de celui-ci. Tant qu’il est chiot, il est considéré par les adultes comme un bébé et ils sont plus indulgents et patients avec lui. Par contre, dès qu’il amorce son premier changement hormonal, nommons-le l’adolescence, il perd ses passe-droits et les adultes commencent à le réprimander et à lui imposer une certaine discipline. Les bouffonneries de chiot ne sont plus tolérées.

    C’est la même chose chez le chien, mais l’éducation plus stricte est exigée en ce sens qu’on lui impose dès l’âge de 8 semaines de faire pipi à un endroit précis, de venir au rappel, de s’asseoir, etc. L’éducation est plus précoce et plus rapide chez le chiot que chez le louveteau. L’adolescence apparaît souvent plus tôt que chez le louveteau. Le chiot ayant été séparé de sa mère souvent trop tôt, elle n’a pas pu lui enseigner plus que le strict nécessaire. Le propriétaire doit donc prendre la relève et enseigner au chiot la discipline, le respect et la contrainte.

    Porter un collier, porter un harnais, porter un licou, être retenu par une laisse, devoir rester dans un périmètre donné (cage, enclos, parc), devoir obéir (assis, couché, debout, au pied, viens), ne pas aboyer, ne pas tirer en laisse, attendre assis patiemment quand on pose la gamelle de nourriture au sol…. ce sont tous des contraintes que l’on impose au chien de compagnie. Bref, le chien ne peut pas faire ce qu’il veut, quand il veut. C’est le propriétaire qui gère tout.

    Comment se fait-il qu’en éducation sans contrainte, on voit de plus en plus de chiens qui démontrent de nombreux signes d’anxiété, d’évitement, d’attitude basse (soumis)? Comment se fait-il qu’il y ait autant de chiens dont les propriétaires n’ont aucun contrôle (chien ne revient pas au rappel, saute, refuse toute contrainte)?

    Le terme éducation sans contrainte est malheureusement incompris par trop de gens. En fait, le terme est mal choisi. Contraindre veut dire obliger, aider le chien à faire quelque chose. Le simple fait de retenir le chien près de soi à l’aide d’une laisse est une contrainte pour le chien qui veut juste jouer, batifoler ou courir. Le simple fait d’attendre que le chien produise le comportement désiré pour cliquer, est une contrainte, puisqu’il est retenu dans un périmètre restreint (une pièce de la maison, une longe, une laisse). À mon sens, l’éducation sans contrainte est une simple utopie. On leurre l’utilisateur. On lui donne l’illusion de la non contrainte parce qu’il utilise un clicker ou une friandise. Mais pensez-y un peu. Le chien est « obligé » de faire quelque chose s’il veut obtenir une friandise!!! Obliger ou contraindre, quelle est la différence?

    Ce fait étant établi, revenons à l’approche globale de l’éducation. Éduquer signifie enseigner ou guider. Le propriétaire doit donc guider son chien vers la bonne réponse et lui enseigner les bonnes manières, l’obéissance et le respect mutuel. Dans cette optique, le chien doit apprendre à respecter la bulle du propriétaire, des autres humains et des autres chiens. Il doit apprendre comment les approcher, comment entrer en contact, comment jouer et comment parler chien et humain (il apprend à décoder le langage corporel et verbal de l’humain).

    Le propriétaire qui refuse la discipline et l’encadrement, ne peut pas obtenir un chien calme, attentif, obéissant et poli. L’idée n’est pas de faire un chien-machine qui obéit au doigt et à l’œil, mais d’obtenir une relation saine sans chamaillerie, sans mésentente, sans problème de communication. On doit respecter le chien, mais il doit aussi nous respecter!

    L’éducation doit se faire sans violence. La violence implique la brutalité ou la cruauté. Les colliers à chocs, à vibrations, à jets, qui augmentent le niveau d’anxiété d’un chien sont à proscrire. L’utilisation dans ces circonstances devient de la cruauté puisque le bien-être du chien n’est pas recherché. Les colliers (licous, harnais) mal utilisés ou mal ajustés sont source de blessures et d’inconfort et deviennent donc aussi de la cruauté. Inutile de pointer uniquement l’étrangleur ou le collier à pics comme étant des outils de torture! Ces attributs désignés comme archaïques ne sont pas les seuls qui peuvent blesser gravement un chien. Je peux vous dire que j’ai vu des dizaines de chiens avec des plaies sous les aisselles ou des épaules désaxées suite à l’utilisation de harnais, des blessures au cou avec un simple collier plat, des blessures au museau avec un licou.Tous les accessoires peuvent causer inconfort, douleur, blessure… s’ils sont mal utilisés ou mal ajustés!

    L’éducation sans violence n’a rien à voir avec l’outil ou l’accessoire utilisé ou non utilisé. L’éducation sans violence se fait uniquement dans le respect de tous les individus impliqués : chien, propriétaire et enseignant.

    Pas besoin de gueuler comme un fou, le chien n’est pas sourd. Pas besoin de faire de la lutte ou de la boxe, ça ne fera que rendre le chien peureux, voir agressif. N’oubliez jamais que la violence physique engendre la violence physique. Pas besoin d’arracher la tête du chien ou de le pendre pour qu’il écoute. Inutile de jouer les videurs de bar avec un chien. La notion du toi Chien doit obéir à moi Homme dans un concept de Chien dominé par Homme dominant est une grave erreur et prouve uniquement notre incompréhension du chien et de ses besoins.

    Éduquer sans violenter, voilà le réel fondement de l’éducation positive, désignée aussi comme une approche éducative douce, moderne ou naturelle.

    Quelles sont les limites de l’éducation dite douce, moderne ou naturelle?

    Quand on comprend bien la pyramide de Maslow, on s’aperçoit qu’il est inutile de penser utiliser la friandise avec un chien en phase peur réelle ou avec une forte anxiété. Quand il a peur, le chien se fige ou cherche à fuir. S’il se sent pris au piège, il peut attaquer. L’instinct de survie prédomine sur le besoin alimentaire. Lorsque le taux de peur ou d’anxiété est moindre, la friandise pourra être acceptée par le chien, mais souvent avec des effets secondaires néfastes au niveau digestif. Manger sous stress cause des troubles de la digestion.

    Le chien anxieux ou peureux doit d’abord être rééquilibré. Le chien anxieux est instable émotionnellement parlant. Il a besoin d’être cadré dans un environnement stable qui lui procurera des points de repère fixes en évitant les horaires variables, en déjouant les extrêmes (sports, exercices, obéissance, caresses, etc) et en favorisant le développement de sa confiance en lui. La friandise entrera en jeu uniquement après la stabilisation.

    Mal utilisée, la friandise devient vite un piège comportemental. Le chien désobéit pour obtenir sa friandise. La friandise devrait être utilisée de façon aléatoire et non systématique. Le chien est, d’abord et avant tout, un animal social. Il recherche le contact social. Ce contact lui est offert par l’attitude corporelle et la voix de son propriétaire. Plus le propriétaire sera expressif et enjoué avec son chien en mode récompense, meilleure sera l’attitude du chien et son apprentissage. L’ajout de la punition verbale augmente la rapidité d’apprentissage uniquement si punition et récompense sont offertes au bon timing! Lorsque le timing est déficient, qu’arrive-t-il? Soit le niveau d’anxiété du chien monte ce qui diminue la vitesse d’apprentissage et de mémorisation, soit le chien déconne parce qu’il ne vous prend pas au sérieux et vous oriente vers le jeu, soit il décroche tout simplement et ne se préoccupe plus de vous.

    Sans encadrement du chien, sans règles de vie à respecter à la maison et en laisse, sans contrôle réel du chien, c’est la débandade. Le propriétaire se retrouve avec un chien saute, fait le bouffon, se sauve, ne revient pas au rappel… bref un chien-roi. Il décide de faire ce qu’il veut, quand il veut.

    Le laxisme en éducation devient un problème. Les gens sont passés du tout au tout, du noir (traditionnel) au blanc (laxisme). Ils ont peur du jugement, peur de passer pour un arracheur de tête s’ils disent non au chien. Ils ont peur d’utiliser un collier, peur de poser des limites. Cet extrême de la vision positive de l’éducation devient une nuisance pour le bien-être du chien. On se retrouve avec de plus en plus de délinquants abandonnés et de chiens anxieux. C’est du moi mon constat. C’est ce que je vois depuis quelques années avec mes clients. On veut être plus doux et on devient gâteux. On oublie qu’un chien reste un chien. Qu’il a des besoins physiques, psychologiques et émotionnels qu’il faut combler, de manière logique et équilibrée.

    Pour éduquer son chien, il faut du temps, de la patience, du savoir-faire, de la constance, du discernement, de l’intelligence et, surtout, la bonne attitude. Le chien a besoin d’un guide (leader) et non d’un dominant (chef de meute). Il a besoin de compréhension, mais pas d’une maman/papa gâteau qui lui passera tous ses caprices et le considérera comme son bébé

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  • Trois façons de faire cesser les aboiements chez le chien

    Nombreux sont ceux qui ont un chien qui aboie d’une façon excessive et qui sont exaspérés. Je concède que ce comportement est dérangeant et qu’il peut causer de gros problèmes surtout si les propriétaires vivent en appartement ou en condo.

     Il faut savoir que l’aboiement est un exutoire émotif. Un chien peut japper parce qu’il a peur, parce qu’il s’ennuie, pour attirer l’attention… Bref, nombreuses sont les raisons. La bonne nouvelle, c’est qu’il est possible de modifier ce comportement afin de le rendre un peu moins insupportable s’il est excessif.

    Dans les animaleries, on retrouve de nombreux colliers. En ce qui me concerne, aucun ne fait partie de ma boite à outils. Ils sont aversifs pour l’animal et peuvent le rendre agressif. Je préfère me concentrer sur ce qui fait japper le chien. Les résultats suivent toujours. Pour ce qui est de l’ablation des cordes vocales, c’est une solution cruelle. Elle peut causer une anxiété importante chez l’animal et elle le prive de toute communication. Ce dernier doit vocaliser de temps à autres; il faut lui permettre, c’est un besoin. Quelles sont donc les solutions?

    Voici quelques cas

    Autre cas : Mozart aboie lorsqu’il est excité (avant les promenades, les repas…). Encore une fois, il faut éviter de répondre à ses demandes tant et aussi longtemps qu’il n’est pas calme. S’il jappe alors qu’on tient la laisse, on s’assoie et on ne bouge plus. On fait ce petit exercice jusqu’à ce que le chien ait le comportement désiré. Et s’il se met à aboyer lorsqu’on met le pied dehors, on retourne à l’intérieur. Il s’agit d’une technique qui prend de la patience, mais qui peut s’avérer très efficace.

    Dernier cas : Max a la fâcheuse manie de japper dès qu’il est dans la cour arrière et voit un oiseau. La solution : le rentrer à l’intérieur dès que les vocalises se font entendre, attendre que le chien se calme et ensuite, lui permettre de retourner à l’extérieur. Cette technique prend du « timing », je dois le souligner, mais lorsqu’on le fait bien, le chien fini par comprendre que japper après les oiseaux ne lui apporte rien de positif. Il va s’en dire qu’on ne le laisse pas seul dehors si le problème n’est pas réglé.

    Comme vous pouvez maintenant le constater, plusieurs méthodes simples existent pour faire cesser l’aboiement chez le chien. Certains sont d’avis que c’est une chose impossible sans colliers spéciaux; je ne partage pas leur opinion. Avec un peu de temps et de patience, on peut y parvenir facilement et sans douleur pour l’animal.

    article issus : http://www.eduquatrepattes.ca/trois-facon-de-faire-cesser-les-aboiements-chez-le-chien/