Les thérapies comportementales sensu stricto...

Petit texte expliquant les différentes manières de faire disparaître un comportement ou au contraire de le renforcer :

Elles ont pour but de faire apparaître ou disparaître un comportement et ce par la mise en place d’apprentissages répondant, pour la plupart, aux règles du conditionnement opérant. Les thérapies comportementales les plus fréquemment décrites dans la littérature sont celles d’extinction, de désensibilisation, d’immersion, d’habituation, de contre-conditionnement, de renforcement et de punition :

 

- L’extinction : elle consiste à supprimer un comportement indésirable en éliminant les éléments renforçateurs (récompenses ou punitions) qui en permettaient le maintien. Après l’extinction de l’ancien comportement gênant, une nouvelle réponse comportementale apparaît. Si elle est appropriée, elle devra être renforcée pour être fixée. Les difficultés majeures de cette technique résultent en l’identification des éléments renforçateurs, aussi bien ceux provenant de l’attitude du propriétaire mais aussi ceux provenant du chien  et en la possibilité matérielle et affective pour le maître de les supprimer. 

 Par ailleurs, certains comportements gênants peuvent être auto-renforcés (c’est l’action elle-même qui est l’élément renforçateur). Enfin, il y a souvent une recrudescence du comportement indésirable en début de thérapie, ce qui peut démoraliser ou faire céder le propriétaire. Si le propriétaire cède de temps en temps pour avoir la paix, on bascule vers un apprentissage de type « renforcement intermittent » qui ancrera davantage le comportement gênant. La réussite de cette technique dépendra donc pour beaucoup des capacités du propriétaire. 

 

- La désensibilisation : elle est basée sur le contrôle de l’exposition au stimulus aversif. Le but ici est d’obtenir la diminution des réactions à un stimulus en l’appliquant de manière répétée selon un gradient d’intensité croissante. A faible intensité, le comportement ne se déclenche pas. Les expositions sont renouvelées, l’intensité est progressivement augmentée. Il est important de placer l’animal dans un état de relaxation émotionnelle avant et après l’exposition au stimulus et de ne passer à une stimulation plus forte que lorsque le palier de stimulation précédente s’est révélé non stimulant. Le niveau émotionnel de l’animal doit toujours rester en dessous du seuil critique au-delà duquel il manifestera des symptômes de peur et perdra tout contrôle de lui-même. Ceci garantit un retour au calme émotionnel plus rapide après l’exposition au stimulus. 

 Par ailleurs, les réactions de peur doivent être ignorées par le propriétaire et non récompensées ou consolées (effet anxiogène). Petit à petit, l’animal se désensibilise et l’exposition au stimulus à intensité normale n’engendre plus la réponse gênante. Cette technique est limitée à des stimuli parfaitement contrôlables, ce qui n’est pas toujours le cas. Elle est souvent associée à la technique de contre-conditionnement car leurs effets se potentialisent et permettent d’avancer plus vite dans la thérapie. Son succès réside néanmoins dans la patience car la progression est souvent lente.

 

- L’immersion contrôlée : elle s’appuie sur le principe que les manifestations de peur d’un sujet sont d’abord maximales lors de la présentation du stimulus aversif, puis elles diminuent jusqu’à disparaître en l’absence de danger. Il s’agit de soumettre l’animal à une situation qu’il redoute avec une intensité moyenne, et de le laisser exposé jusqu’à ce que ses craintes diminuent par elles-mêmes. Cette technique est indiquée dans les cas de phobies à stimuli multiples où la technique de désensibilisation n’est pas utilisée. Toutefois, son emploi soulève un problème d’éthique et elle ne sera pas recommandée car elle peut conduire à de véritables « attaques de panique » et à l’installation d’un état d’anxiété permanente.

 

- L’habituation : c’est une technique d’apprentissage qui utilise les principes des techniques de désensibilisation et d’immersion. Elle vise à faire enregistrer les stimuli inconnus (donc anxiogènes pour l’animal) comme des stimuli neutres, en présentant le plus souvent possible ces stimuli sans conséquences néfastes pour le chien. Cette technique est discutable car elle peut, au contraire, sensibiliser le chien à ce nouveau stimulus et déclencher une véritable phobie. De plus, elle ne pourra être utilisée que chez le jeune chien , car elle nécessite que l’animal soit encore réactif aux apprentissages.

 

- Le contre-conditionnement : il vise à induire un conflit de motivation afin de supprimer les réactions déclenchées par un stimulus anxiogène. Il consiste, par apprentissage, à associer au stimulus déclencheur d’une réponse anxieuse inadaptée, un nouveau comportement incompatible à cette réponse. Pour cela, l’animal est entraîné dans une activité génératrice de plaisir (le jeu le plus souvent). Lorsque l’animal est totalement absorbé par cette activité, on lui applique un stimulus sensibilisant tout en poursuivant l’activité ludique, voire en amplifiant cette dernière lors de la stimulation sensibilisante afin de détourner l’attention de l’animal. L’erreur à ne pas commettre est l’apparition trop précoce du stimulus : il faut attendre que l’animal soit pleinement engagé dans l’activité satisfaisante. Sinon, on prend le risque que le chien associe cette activité à l’arrivée du stimulus et que cette activité déclenche alors à son tour la réponse indésirable. 

 

- Le renforcement et la punition : le renforcement a pour but d’augmenter la probabilité de réapparition d’un comportement donné, lorsque la situation à l’origine de ce comportement se représente. Il est dit « négatif » si un stimulus aversif disparaît en réponse à l’apparition du comportement souhaité. Il est dit « positif » si une chose agréable pour le chien survient en réponse à l’apparition du comportement souhaité (récompense). Le renforcement doit être immédiat au comportement souhaité pour que l’animal établisse clairement la relation entre son action et la récompense. En début d’apprentissage, le renforcement devra être permanent afin que l’animal mémorise parfaitement le comportement à adopter. Puis, pour maintenir une certaine motivation, le renforcement deviendra intermittent, etc. 

 

 A l’inverse, la punition a pour but de diminuer la probabilité de réapparition d’un comportement donné, lorsque la même situation, à l’origine de ce comportement, se représente. Elle est dite « négative » si on supprime une chose agréable. Elle est dite « positive » si le chien perçoit un stimulus désagréable en réponse à un comportement inadapté. Pour être efficace, la punition doit être réellement aversive pour l’animal et d’intensité suffisante, être simultanée au comportement à corriger pour ne pas être anxiogène et être constante (à chaque fois que le mauvais comportement apparaît). Elle ne doit pas être non plus excessive sous peine d’inhiber le processus d’apprentissage et d’induire un état d’anxiété et des réactions agressives. 

 Enfin, dans la mesure du possible, elle doit être indépendante du propriétaire (punition à distance) afin de préserver la relation homme-chien et de ne pas maintenir le mauvais comportement en absence des propriétaires. 

 

- La disruption : il s’agit de l’interruption d’un acte indésirable en début de séquence, et la réorientation vers un acte désiré qui sera renforcé positivement.

 

Aucune de ces méthodes est meilleure qu'une autre elle sont adaptées à des situations différentes et donc des analyses du pourquoi différentes.

 

 

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